La partie technique
Description des choix techniques et des montages pour la remorque et la voiture.
Le système d'eau de la remorque
La remorque est livrée avec deux réservoirs de 65 litres chacun, une pompe à diaphragme et un filtre charbon, une chaudière au gaz et deux sorties - douche et cuisine.
La première chose qui me dérangeait était de ne pas avoir de système de vidange gravitaire. Comment faire si plus de jus ou pompe HS? Même pour nettoyer les réservoir c'est plus sain. Percer les réservoir en polyéthylène (PE), ça va. Le problème est pour l'étanchéité. Le PE est un plastique alimentaire extrêmement lisse. Rien ne s'y colle. Avec un passe paroi et des joints classiques, ça fuit. J'ai du imprégner le tout de mastique à joint de parebrise de voiture. So far so good mais je vérifie souvent quand même!
Puis je me suis dit qu'avoir de l'eau potable directement du robinet serait tellement pratique. Pas de gestion de bidons, d'achat de bouteilles plastiques, de camp écourté pour manque d'eau à boire. Que des avantages mais quelques éléments à rajouter au réseau.
En se renseignement, je découvre que c'est tout un monde. Il y a les impuretés minérales, bactériennes, les virus, le goût aussi. A chacun son filtre. Comme dans une remorque on a de la place, j'applique ça à la lettre. Un filtre Polypropylène 0,01µm pour les minéraux et bactéries, une lampe UV pour tout le reste, un filtre charbon pour un goût neutre, un filtre minéralisant pour ajouter des sels minéraux. En plus, une petite pincée de chlore à chaque remplissage et des filtres argents dans les réservoirs. On peut boire à pleine gorgée, quel plaisir, surtout qu'à la maison, on boit pas l'eau du robinet!
Pour que les enfants puissent boire à leur guise et se laver les mains sans demander, ils ont un robinet à leur taille avec un orifice qui réduit le débit. Petit détail mais grande différence dans le quotidien.
Une partie du système de traitement d'eau, à gauche
Le schéma du traitement d'eau
Le système électrique de la remorque
La remorque vient équipée avec un système intégré. On y trouve 2 batteries 105Ah décharge lente acide, 2 panneaux photovoltaïques de 2x160Wc, un power panel qui charge et contrôle les consommateurs, un onduleur 2000W. Côté consommateurs, il y a un frigo 12V /220V de 90 litres (c'est gros), des lampes LED un peut partout, une pompe à eau et des prises 12V.
C'est super, quand ça marche!
Un mois avant le départ, tout plante. Impossible de charger avec la voiture ou les panneaux solaires. Et quand on charge avec le 220V, les batteries tiennent pas. Autant dire qu'on pouvait pas partir comme ça.
Le système installé est une boîte de type power panel qui est sensée tout gérer en fonction de ce qu'on lui fourni et de ce qu'on l'on consomme. Quand elle marche, tout va bien, mais quand elle plante, heuuu, ben, plus rien ne marche! C'est l'inconvénient majeur de ce type de système.
La partie incriminée est la plaque DC-DC. J'ai aucunement les compétences de souder des transistors ou condensateurs. Faut la remplacer. Sauf que c'est du matos Sud-Af qui vient d'une petite boite dont le seul technicien est à l'hôpital. On va se débrouiller tout seul.
En fait, c'est pas si compliqué, il faut juste séparer les fonctions. Un chargeur DC-DC, un chargeur AC-DC, une boite à fusibles, des interrupteurs, des câbles, des fusibles, un ampèremètre et du calme pour pas tout cramer à la première mise sous tension.
Côté batteries c'était plus simple. Celles livrées avec la remorques n'ont en fait plus d'eau. Il manque 3 litres d'en chacune. J'en remets mais elles, ne s'en remettront jamais. Sur les conseils d'un copain avisé j'opte pour l'achat de batteries de voiture 95Ah pas cher. Ou plutôt 4x moins cher que des décharges lentes. J'ose même pas comparer au Lithium-Ion.
Le système d'origine
Le système modifié
Le schéma électrique de la remorque
Le système électrique de la voiture
Je ne vais pas décrire ici le système électrique interne du Land-Cruiser. J'y comprends rien. Si ça vous intéresse vous trouverez quelques éléments ici. C'est juste pour décrire l'installation électrique des auxiliaires que j'ai ajoutés. C'est tout à fait classique et simple à comprendre. Par contre il y a quelques règles de base à respecter si l'on ne veut pas créer un départ de feu. Parce que le courant continu, même si "que" 12V c'est dangereux.
- Toujours mettre à fusible entre la batterie et l'auxiliaire, même si celui-ci en a un interne. La valeur en A du fusible est indiquée dans le manuel de l'appareil. Les ordres de grandeurs sont entre 2 et 5A pour les lampes, 30A pour un frigo et 60A pour un treuil.
- Adapter la section du câble au consommateur. Elle dépend de l'ampérage sollicité par l'auxiliaire et la longueur du câble. Il y a des tables pour ça.
- Protéger les chemins de câble par des gaines extérieures. Et faire particulièrement attention à la qualité des embouts. Un 4x4 ça vibre, ça bouge, si le câble positif se dénude et touche le châssis, ça crée un court circuit et peut bruler si le fusible saute pas avant.
Pour la propreté du cablage, il est intéressant d'utilisation une boite à fusible, et relais si besoin.
Voilà pour les règles de base. Pour le reste, regarder le schéma.
Notez qu'ayant une remorque autonome, il n'y a pas besoin de coupleur-séparateur dans le montage. Les 2 batteries en parallèles sont d'origine.
Le schéma électrique des auxiliaires de la voiture
Retour d'expérience après 5 mois de voyage
Niveau Land Cruiser, la machine se comporte à merveille, aucun problème mécanique ou électronique sérieux jusqu'à présent. On vient de passer le cap des 100.000km, autant dire que c'est encore une petite jeune et ça compte. Bon, on a changer les 4 disques de frein à Lusaka mais c'était prévu, tirer une remorque n'est pas transparent. La seule mauvaise surprise a été du jeu dans les rotules des bras de controle inférieurs. Les 3 ans en Angola à coup de weekend et vacances dans le bush à pousser la machine plus que de normal ont du les gacher en acélérré. On les a changés, et content que ce soit du Toyota, cette pièce, même bien spécifique aux 200 était disponible dans la journée à Lusaka.
Le changement d'huile est fait globalement tous les 5000km. C'est court mais on tire une remorque sur des pistes en permanence, le moteur est plus sollicité que normal et je veux le préserver.
Côté remorque c'est une autre histoire. On a quasiment tout cassé. Mais tout réparé presque aussi vite. Plus facile à bricoler qu'une voiture moderne. Avec du recul, tous nos problèmes viennent du fait que l'on ait quitté Luanda avec un système de freinage défaillant. Jusqu'à Cape Town où elle est passée entre les mains de son fabricant -Metalian- la remorque tapait fort dans la voiture. Les conséquences directs ont été le pliage de l'axe entre les roues, la fissure complète de l'attelage, des amorces de fissures sur les renforts de châssis, les tiroirs qui se détachent. En plus de ces problèmes mécaniques majeurs, j'ai du recâbler tout le système électrique. Le schéma ci-dessous n'est plus d'actualité. Pour faire simple, des batteries, partent trois paires de câbles en 16mm². Un pour la charge, un pour la consommation, un pour le convertisseur. Après avoir eu des batteries AGM puis acide, j'ai craqué pour 2 batteries Lithium-ion de 100Ah. Ca change la vie. Plus un seul problème avec le frigo ou la pompe à eau. Ils reçoivent du 13V en permanence. Je pense avoir 3 ou 4 jours d'autonomie électrique, ce qui est un luxe. En plus de cela, les panneaux solaires sont maintenant détachables pour pouvoir les mettre en plein soleil lors de camps prolongés. Essentiel dans une installation car la remorque est la plus part du temps garée à l'ombre. Nous sommes maintenant totalement autonome en électricité. Même plus besoin de chargeur 220V, les batteries oscillent entre 100 et 50% de leur charge. Je sais que le type de batterie est un vaste débat mais je ne serai trop recommander de passer en Lithium-ion, quelle tranquillité d'esprit! Le système d'eau marche bien. Aucune modification, on la boit toujours et ne sommes pas souvent malade. Avec 130 litres, on a entre 6 et 8 jours d'autonomie à 5 personnes.
Par contre, j'ai appris à conduire une remorque au long cours. Ca veut dire conduire plus doucement en anticipant tous les chocs. Aussi, il faut régulièrement vérifier et serrer les boulons, graisser les parties en mouvement, baisser la pression des pneus pour rendre le système plus souple et garder les yeux rivés sur les rétroviseurs.
Un tel voyage est exigeant pour les machines. Elles souffrent. Il faut les préserver, les inspecter et - pour la remorque - la réparer régulièrement. Savoir bricoler et avoir les outils pour est essentiel si l'on ne veut pas passer son temps dans les garages.